Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

samedi 17 mars 2018

Tarn - Le Rialet ne veut pas des projets de ses voisins

https://www.ladepeche.fr/article/2018/03/16/2760888-le-rialet-ne-veut-pas-des-projets-de-ses-voisins.html

«C'est quand même un comble. Il faudrait que l'on supporte les pollutions sonores et visuelles des éoliennes que veulent installer les communes voisines. On est contre, même si au sein de notre association, nous ne sommes pas réfractaires à l'éolien. Mais pas comme cela. Pas sans concertation, sans démocratie participative». Jacques Biau ne veut rien céder. À la tête de l'association Nostra Monthana, qui comptabilise plus d'une soixantaine d'adhérents, il multiplie les manifestations. «Il faut bien que l'on se fasse entendre. Car ici, dans nos montagnes, on n'est pas souvent écouté.»

«Tant que je serai maire, je ferai tout pour que ces deux projets sur les communes de Boissezon (avec Valorem, 6 éoliennes) et de Cambounès (EDF Énergies nouvelles pour 7 mâts) ne voient pas le jour», appuie Michel Castan, maire du Rialet. «C'est facile pour eux. Les parcs sont situés très loin de leur village. Ils ne verront jamais la pâle d'une éolienne de leur maison. Nous si. C'est un manque de respect.»

Michel Castan , les éoliennes, il connaît. Depuis un an, il est président de la communauté de communes de la Haute Vallée du Thoré. Un territoire venteux et peu peuplé, idéal pour le déploiement des grands mâts.
«Sauf que nous sommes certainement la seule communauté avec une fiscalité non simplifiée. Il a été voté il y a quelques années le fait que ce sont les communes qui ont des éoliennes sur leur territoire qui encaissent l'argent. Je peux le comprendre. Mais ce n'est pas très solidaire. Surtout que les communautés récupèrent de plus en plus de compétences . Du coup, on manque cruellement d'argent.»


Revenons au Rialet et au conflit qui l'oppose à Boissezon et Cambounès. «Je ne vois pas pourquoi on subirait les nuisances des autres. Et puis dans notre parc , je pense qu'il y a assez d'éoliennes, alors que nous avons énormément de ruisseaux où des turbines de production électriques pourraient voir le jour. Mais bizarrement, ces projets-là sont bloqués. Comme si l'État avait décidé de jouer la carte du tout éolien», s'interroge Jacques Biau. De l'autre côté de la colline, sur le territoire de Boissezon, le son est différent.
«Sincèrement, c'est une bataille de clochers. C'est vrai que ce projet de parc géré par la société Valorem est au bout de notre commune. Mais les études ont montré que les impacts sur Le Rialet étaient faibles», confirme le maire Jacqueline Cabrol. Elle ajoute : «Et que je sache, ce projet est porté sur un terrain privé. Je ne vois pas pourquoi je refuserais toutes les initiatives sur notre commune. Il faut aller de l'avant. Pourquoi il n'y aurait pas d'éoliennes à Boissezon, alors qu'il y en a dans toutes les communes autour.»

Et l'argent dans tout ça ? «C'est vrai que la commune pourrait toucher une partie de l'imposition sur ce parc. Ce ne serait pas un luxe pour une petite commune (404 habitants) comme la nôtre. Et puis à Boissezon, nous n'avons quasiment aucune opposition. Ce sont uniquement les habitants du Rialet qui font du bruit».

Un projet bien avancé. On annonce une finalisation pour 2020.


La fracture est consommée. Et au Rialet, l'intention n'est pas de se laisser faire, municipalité en tête.


« Arrêtons de parler de transitions énergétiques avec ces parcs qui poussent comme des petits pains. C'est juste une question d'argent pour les communes qui les accueillent et les entreprises qui font des bénéfices énormes. Et pourquoi faire ? Refaire des trottoirs pour des maisons vides. Des luminaires pour éclairer les rues sans vie. Ce n'est pas ma conception», affirme le premier magistrat du Rialet.


«Vous savez, avec mon équipe municipale, on est là depuis dix ans. Dix ans où on se bat pour repeupler notre commune. Une auberge a ouvert ses portes. Deux agriculteurs de plus sont venus s'installer. Nous réfléchissons à un outil pour valoriser la production des producteurs locaux» appuie avec force Michel Castan. C'est avec fierté qu'il passe aux chiffres. «En une décennie, on est passé de 40 à 62 habitants. On a six enfants qui vivent sur la commune. On pense même à investir dans une aire de jeu. Ah, j'allais oublier. Nous avons eu une naissance. 36 ans que ce n'était pas arrivé.»

Dans ces lieux où la forêt est reine, l'arrivée de ces grands mâts brise la sérénité. Deux camps, deux philosophies avec pour chacun, des arguments solides. Entre Le Rialet, Cambounès et Boissezon, les vents portants apportent les nuages de la division.


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